cartespostales

CARTES POSTALES DU FRONT

Nota: Les textes ont été repris sans aucune correction afin d'en préserver l'authenticité.

Dimanche 30 août 1914 :

Les Allemands sont terrifiés par notre artillerie. Ils l’appellent l’artillerie du diable. J’ai vu une de leurs batteries, hier : matériel, chevaux, hommes, tout est fauché, haché. Un Capitaine allemand, fait prisonnier, était fou de terreur. Les allemands, qui se conduisent comme des barbares, ont fait placarder, dans les villages ou nous passons maintenant, une note dont voici la traduction : Quiconque aura logé des soldats français ou abrité du matériel français sera fusillé. Ils se servent du drapeau de Genève pour abriter leurs caisses de munitions. Ils ont fait placer, dans un village, une centaine d’habitants devant leurs avant-postes, en menaçant de les fusiller si un coup de feu était tiré. Les prisonniers qu’on leur fait ont faim. Tous demandent à manger quand ils arrivent dans nos lignes. Ils conviennent que notre tir est très juste.

Décembre 1914

Je suis en bonne santé et je pense que tu es de même et peut être plus content que les nouveaux conscrits de la classe 1916 qui vont passer à la visite mais je pense qu'ils n'iront jamais au feu.

Ma chère Berthe

Je fais réponse à votre correspondance car je ne peux pas vous dire autre chose que vous avez plutot l’air de deux imbéciles avec vos fantaisies avec mon grade mais je crois que je vais me trouver heureux de l’avoir car il a parut une note sur les journaux que tous les sergents et caporaux qui rentreraient au dépôt devraient rester pour l’instruction des bleus je le voudrai bien au moins je ne retournerai pas au feu tout de suite. Je ne te marque pas grand chose je me prépare pour partir faire une promenade avec les dames et demoiselles dans la forêt de Sécondigny.